Albany

Même si les plages sont magnifiques, Esperance n’est pas une ville dans laquelle nous souhaitons rester car les chances de trouver un boulot sont maigres. Nous prenons donc la direction d’Albany dès l’aube car les Rangers qui patrouillent ont la possibilité de nous mettre 100 $ d’amende en cas de camping dans les zones non autorisées…

Quelques 5 heures de route plus tard, nous arrivons donc dans cette ville ; son nom ne nous évoquant pas un pays que l’on a envie de visiter…

Cependant, la ville est plutôt  pas mal et assez grande (30 000 habitants) et est entourée de nombreuses fermes à proximité, bon point pour nous.

Après une dizaine de coup de fil et une quinzaine de mails envoyés en 3 jours (soit pas grand chose non plus), on reçoit un coup de fil d’un fermier du coin vers 22h. Il a du boulot pour nous et on commence le lendemain à 9h.

Située à Young Sidings, à 40 km de la ville, cette ferme est récente (environ 1 an et demi). Ses occupants sont cependant habitués à recevoir car ils ont déjà accueillis des allemands, des français ou encore des aborigènes. La famille est composée de 6 enfants (ça tombe bien on adore ça…) et de leurs parents.

Ci-dessous une photo de la famille et une autre de la ferme.

S’il était prévu que nous n’ayons que 4 jours à bosser, le fermier avait finalement besoin de nous quelques jours de plus.

Pendant 7 jours, nous avons donc cueilli des tomates, des squashs (un fruit jaune sans goût et trop chiant à picker) et des pois, nous avons peint, empaqueté, nettoyer, aidé à la fabrication d’une serre pour fruits et légumes, bref pas mal de trucs différents.

Chaque jour nous avions droit à 2 pauses (matin et aprem) où l’on déguste de la pastèque et des biscuits plus la pause déjeuner, le tout offert par la maison tous les jours, ça fait une sacrée économie croyez-moi.

Bon, même si le tableau semble plutôt sympa, c’est vite devenu très pesant. En effet, cette famille ultra catho nous imposait la prière avant chaque repas (ça encore ça passe) mais plus les jours passaient plus le fermier était fou. Il passait sa journée à prier, à implorer Dieu pour tout et n’importe quoi (Dieu, aide moi à trouver une solution pour mes tomates…). Ils nous ont même offert un nouveau testament et demandé de venir avec eux à l’église, on a sagement esquivé.

Ajoutons à ça que l'état de la maison était juste déplorable, de la moisissure partout, ça sent la pisse dans la chambre des gosses, on retrouve de la bouffe par terre dans toutes les pièces, bref, horrible. Même les douches publiques sont plus propres c'est pour dire.

Un exemple, quand un gosse n'aime pas un truc dans son assiette, bah il le jette sur le plancher, normal ! Et si on s'asseoit sur le canapé, attention, risque d'avoir des restes collés à son pantalon (oui oui ça m'est arrivé).
Et en termes de cuisine, ils sont assez speciaux. Pour feter notre dernier jour de travail ils n'ont rien trouve de mieux que glace et chips en dessert !!! Vive la finesse...

Cela dit on est vivant et on est quand même chanceux d'être tombés sur ces gens là car ils nous ont bien payés (880 $ chacun pour 7 jours de taf), ils étaient très accueillants...  Mais on veut pas y retourner pour autant.

Quand on avait le temps après bosser, on allait non sur un des plages alentours (jamais plus de 2 personnes dessus), et ça c'était plutôt appréciable, surtout après 8h sous le soleil a ramasser des tomates moisies !

Two Peoples Bay

Lowlands Beach

Là j'ai cru voir un requin blanc alors je me permets d'ôter les vêtements pour lui montrer de quel bois je me chauffe !

Bon, je ne l'ai pas retrouvé (il a de la chance car ça aurait été une boucherie ! enfin, une poissonerie...) mais j'ai pris une douche naturelle plutôt sympa. Faut quand même pas aller trop loin car c'est dans ces moments là, qu'on s'aperçoit qu'on est juste une toute petite merde à côté de tout ça (que c'est beau la poésie).

Nous partons donc de là soulagé ; alourdis de la quinzaine de kilos de légumes que la famille nous donne (ça c'est génial), mais surtout de sousous dans la popoche !!!